Interview d’Eiji Mino : le maître qui plantait des fleurs

21 Juin, 2018
Reading Time: 31 minutes

Eiji Mino est né le 9 juin 1944 à Aomori City, au Japon. Il a immigré en Argentine en 1967, cherchant à travailler dans l’agronomie, (il est spécialisé dans les cultures et le jardinage). Plus tard, il a commence à travailler comme thérapeute Shiatsu puis enseigne à de petits groupes d’étudiants. Quelque temps après, il retourne au Japon, où il restera trois ans pour parfaire sa connaissance du Shiatsu. Là-bas, il étudie avec Maître Tokujiro Namikoshi, le fondateur du Japan Shiatsu College, ainis qu’avec Maître Shizuto Masunaga, directeur du Centre Iokai Shiatsu. À son retour en Argentine, il poursuit son travail de thérapeute et, en 1978, crée le Centro Zen Shiatsu [1] dont il assure toujours la direction. Actuellement, après 40 ans de travail, il a formé plus de 1000 thérapeutes Shiatsu. Découverte de l’un des pionniers du Shiatsu en Argentine.

Interview réalisée par Mario Sapienza (article dans sa version originale ici)
Traduction française : Ivan bel

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Mario Sapienza : Sensei, Pourquoi avez-vous décidé d’apprendre le Shiatsu ?

Eiji Mino : Quand j’avais 11-12 ans, j’ai commencé à courir beaucoup et, bien sûr, je n’avais pas de spécialiste pour m’accompagner pendant ma croissance. Sans m’en rendre compte, j’ai tellement couru que mes genoux ont commencé à enfler. Plus tard, ils se sont remplis de liquide et quand je n’ai pas pu faire autrement, je suis allé chez le médecin. J’ai vu le docteur chaque semaine et il a utilisé des aiguilles pour drainer le liquide. Cependant, la semaine suivante, mes genoux étaient à nouveau pleins de liquide. La situation est restée la même pendant près d’un an. Finalement, le médecin m’a dit que la vidange du liquide ne fonctionnait pas et que j’avais besoin d’une intervention chirurgicale. Alors, quand j’avais environ 13 ou 14 ans, un ami de mon père m’a recommandé d’essayer le Shiatsu. C’est-à-dire, il y a 60 ans… À ce moment-là, personne ne savait ce qu’était le Shiatsu. Qu’est-ce que le Shiatsu ? Qu’est-ce que ça fait ? Comment c’est ? Personne ne le savait. Mais avant de subir une intervention chirurgicale, on m’a suggéré de l’essayer.

C’est comme ça que tout a commencé, et c’est pour ça que je dis toujours que Nagashima était mon premier professeur. Sa thérapie m’a vraiment aidé. Tous ses clients venaient chez lui, s’installaient et bavardaient entre eux, tandis que juste à côté d’eux ce médecin traitait les patients. Comme j’étais le seul petit garçon parmi beaucoup d’adultes, j’étais ignoré. Personne n’a faisait attention à moi. Aussi, la seule chose que je pouvais faire était d’observer comment le maître travaillait avec les gens. Après 6 ou 8 mois de traitement, j’ai pu toucher mes fesses avec mon talon. Par contre, mon problème était que je ne pouvais pas du tout plier mes genoux. Je n’étais même pas capable de faire du vélo. Ce sont les conditions dans lesquelles je suis allé aux séances de shiatsu. L’excitation d’avoir regagné un peu de  mouvement est ce qui m’a fait prendre la décision de l’étudier. Je me suis dit : « Je vais apprendre cette technique ». Avant, j’observais comment le senseï travaillait juste par curiosité, mais ensuite, je contemplais son travail avec intention. Le maître ne m’a jamais rien appris. J’ai seulement observé et commencé à copier le Shiatsu, puis j’ai commencé à essayer sur mes amis et ma famille ce que j’avais vu. C’est comme ça que je me suis initié à l’apprentissage du Shiatsu quand j’avais environ 14-15 ans.

A 16 ans, j’avais déjà décidé de déménager en Argentine. Mon idée était de travailler en tant qu’agriculteur. Je supposais qu’il n’y aurait pas de médecins autour, donc je devais être en mesure d’aider ma propre famille. Je pensais que je devais peut-être être là pour aider ma femme à accoucher ou des choses comme ça. Par conséquent, j’ai commencé à étudier la base de la médecine. Toutefois, je me suis inscrit à la Faculté d’Agronomie puisque j’avais prévu de cultiver des fleurs. Finalement, j’ai décidé d’étudier la culture des fleurs et la médecine en même temps, avec l’idée d’être complètement prêt à voyager en Argentine.

Avant de venir, j’ai suivi un cours de Shiatsu pour perfectionner un peu ma technique. Après être arrivé sur place, comme je l’espérais, j’ai commencé à travailler dans une pépinière. Cependant, j’ai ressenti le besoin d’être en contact avec les gens puisque le jardinage est habituellement un beau travail, mais vous n’avez personne avec qui parler et interagir. Les familles japonaises ont l’habitude d’entrer dans la pépinière et d’y travailler pendant des heures sans interruption, même le samedi et le dimanche. J’ai passé un ou deux ans presque sans sortir de la serre. Je voulais me connecter avec l’Argentine, et comme je n’avais ni argent ni ressources, je pensais que le Shiatsu était le seul moyen de le faire. C’est comme ça que j’ai décidé de commencer.

Le bon aspect de la pratique du Shiatsu est que je pouvais tout de suite traiter les patients chez eux. Donc, même si je n’avais pas de ressources ou de bureau, j’ai quand même pu commencer à travailler. À cette époque, j’ai rencontré par hasard un thérapeute japonais qui vivait à Villa Elisa. Puis cet homme est décédé et j’ai décidé de continuer à travailler dans son bureau. J’y suis allé et j’ai commencé à fréquenter les patients. Cette expérience a été plus difficile que la précédente parce que cet homme avait beaucoup de patients et, par conséquent, j’ai dû faire face à une grande variété de problèmes qui n’ont fait qu’augmenter. Les difficultés auxquelles j’ai dû faire face pendant trois ans m’ont fait réaliser que je devais en apprendre davantage sur le Shiatsu et m’améliorer. J’étais déjà marié et pratiquais le Shiatsu, mais j’ai décidé de continuer à apprendre. J’ai quitté l’Argentine et suis retourné au Japon avec ma femme et ma fille aînée. Bien sûr, je suis allé à Aomori chez mes parents. L’école la plus importante était située à Tokyo. Avant d’y aller, j’ai passé du temps à réfléchir pour savoir où je préférais aller, et c’est ainsi que j’ai fini par découvrir l’école de Namikoshi, ainsi qu’un autre groupe, Iokai, où Masunaga enseignait.

Je crois savoir que vous avez d’abord étudié avec Namikoshi.

Tokujiro Namikoshi

Oui, mais j’ai étudié avec Namikoshi senseï [2] presque en même temps qu’avec Masunaga [3]. Iokai, qui était une idée de Masunaga senseï, n’était pas vraiment une école, mais plutôt un institut pour professionnels avancés. Là, les cours offerts pouvaient être étudiés par étapes. Si un professionnel du shiatsu a des doutes ou n’est pas capable de bien travailler, il trouvera à Iokai la formation dont il a besoin. C’est pourquoi je dis que Iokai n’est pas vraiment une école de Shiatsu.En revanche, l’école de Namikoshi a été certifiée par le gouvernement. Pour pratiquer en tant que thérapeute, il est nécessaire d’être formé par une école certifiée comme celle-ci. Après avoir terminé la formation, vous devez passer un examen. Mais à cette époque, Masunaga senseï avait déjà écrit de nombreux livres et j’étais très intéressé de suivre ses cours. Pour toutes ces raisons, j’ai étudié avec Namikoshi senseï et simultanément j’ai tiré le meilleur parti des enseignements de Masunaga senseï.

Quelle est la principale différence entre les enseignements des Maîtres Namikoshi et Masunaga?

Depuis que Namikoshi avait mis en place comment travailler avec les jambes, les bras et le corps entier, ses enseignements étaient des fondamentaux, les bases indispensables pour être formé en tant que thérapeute. En revanche, l’école de Masunaga était destinée à ceux qui avaient déjà des connaissances sur le Shiatsu et leur enseignait les conditions dans lesquelles ils devaient travailler. Avec Namikoshi, on a appris à « mettre le doigt ici pour faire cela, appliquer la pression de cette façon », etc. Mais avec Masunaga nous présentions des cas, par exemple, si un patient avait un problème de jambe, plus de circulation avec un trouble digestif ou respiratoire, que faire ? On nous apprenait à gérer la jambe en fonction de la situation spécifique du patient. C’était la principale différence. Namikoshi senseï enseignait la base de la manipulation du corps, tandis que Masunaga senseï donnait la priorité au problème du patient et, en se concentrant sur cela, il nous a montré comment gérer le corps.

Compléter le cours de Namikoshi m’a pris un peu plus de deux ans. Au lieu de cela, le processus d’apprentissage avec Masunaga n’a pris pas plus de six mois, et néanmoins, il comprenait un peu de formation de base et la théorie médicale, ainsi que des connaissances pour traiter les patients difficiles. La formation se composait de trois niveaux répartis en séminaires.

Grâce à ça j’ai pu étudier. Comme je travaillais à Aomori dans l’affaire de mon beau-frère, j’ai économisé de l’argent, j’ai regardé le programme de Masunaga et j’ai décidé quel séminaire je voulais suivre à ce moment-là. Les séminaires se répétaient. En raison du manque de ressources, je n’ai pas pu suivre les séminaires pendant six mois consécutifs, et par conséquent, j’ai économisé de l’argent et je suis allé là-bas pendant dix jours, par exemple. J’ai suivi un séminaire et ensuite, je suis retourné à Aomori pour économiser encore de l’argent pour pouvoir retourner à Tokyo et continuer mes études. J’ai également suivi le cycle de Namikoshi pour devenir enseignant. Chaque fois que j’ai pu aller à Tokyo, j’ai suivi les cours que mes revenus me permettaient. J’ai étudié là-bas pendant dix jours, et ensuite, je retournais à Aomori pour économiser de l’argent une fois de plus. C’est pourquoi il m’a fallu trois ans pour terminer tous les cours. Malheureusement, je ne pouvais pas vivre à Tokyo et payer mes études pendant six mois consécutifs. C’est comme ça que s’est déroulé mon apprentissage.

Pour vous dire la vérité, plus que toute autre chose, je voulais apprendre ce que Masunaga sensei enseignait. Qu’est-ce que le Maître voulait transmettre ? Avant d’aller à l’école, j’avais déjà lu ses livres et étudié sa philosophie ; et c’est la partie que je voulais approfondir le plus.

Comment décririez-vous la philosophie de Masunaga ?

Shizuto Masunaga

Il faudrait beaucoup de temps pour vous l’expliquer. Donc, pour résumer, sa philosophie signifie que vous devez pouvoir dire ce que le patient ressent. Que ressent le patient lorsqu’il tombe malade ? C’est ce qu’il faut comprendre pour apprendre. Plutôt que de savoir comment travailler pour résoudre un certain problème, vous devez percevoir ce que la personne ressent avec cette manifestation du corps. Quelle est la source de la maladie ?

Voulez-vous dire quelle est la cause qui l’a rendu malade ?

Exactement. Avec sa philosophie, Masunaga a transmis au thérapeute sa compréhension qu’il avait de la psychologie humaine. Ainsi, lorsque vous êtes présent, vous ne devez pas être le protagoniste de leur amélioration, mais vous devez percevoir et connaître leur état, vous devez les accompagner et les comprendre. Je pense que c’est l’aspect de la pensée de Masunaga le plus connu et diffusé aujourd’hui.

Est-ce que c’est une partie plus évoluée de l’étude du Shiatsu ?

Hmm, je ne suis pas sûr que « évoluer » soit le bon mot. Le thérapeute doit comprendre pourquoi le patient est tombé malade et doit connaître la raison pour laquelle le patient a contracté cette maladie. Et aussi comprendre que ce n’est pas facile du tout, n’est-ce pas ? Vous devez vous demander comment vous pouvez vous rapprocher du patient pour le découvrir. Ensuite, la façon dont vous touchez et manipulez le corps ne doit pas être guidée par l’idée d’améliorer tel ou tel problème avec une certaine pression, ce n’est pas ça.

Cette approche serait plus semblable à la technique de Namikoshi …

La technique de Namikoshi est la base du thérapeute Shiatsu. Il enseigne comment travailler avec un certain problème et comment l’harmoniser. Tandis que l’enseignement de Masunaga est un peu différent puisqu’il essaie de comprendre en profondeur qu’elle est la cause de la maladie. Afin de bien saisir cela, à savoir comment vous pouvez vous rapprocher des patients – c’est ce que pensent tous les maîtres orientaux -, alors les patients vous disent sans mot pourquoi ils tombent malades. Vous devez être Mu (無) et atteindre un état de vide. Si votre intention est de comprendre le patient au préalable avec vos idées et votre volonté, le patient ne montrera pas la cause de son problème. En revanche, en se rapprochant de l’état Mu – la vacuité ou le vide -, le patient montrera la cause de sa maladie. Ainsi, nous commençons à entrer dans le domaine philosophique du Zen. Parce que nous étudions toujours le Kyo (虚) – Jitsu (実) des méridiens, mais les méridiens ne se montrent pas et nous ne pouvons pas les voir.

Je me souviens que dans une classe, vous parliez des tsubo et de la façon de les approcher. Pourriez-vous nous en parler à nouveau ?

Tsubo est un mot japonais qui pourrait être compris comme « un point important dans tout le corps ». Dans notre travail, nous devons gérer les tsubo, mais « tsubo » provient du mot « tsubomi », qui signifie bourgeon. Pour que le bourgeon fleurisse, vous ne pouvez pas vous en approcher avec brutalité, agressivité ou force, avec l’idée d’ouvrir le bourgeon, car le bourgeon résistera afin d’éviter d’être blessé et d’être ouvert. Cela signifie que de cette façon le bourgeon ne montrera pas sa condition ou son état. Pour appliquer la pression en utilisant la technique Shiatsu, vous devez comprendre comment aborder le bourgeon. Si vous vous rapprochez du bourgeon avec l’idée de Mu, sans rien à l’esprit, juste pour comprendre et rien d’autre, alors ce bourgeon vous fera confiance et vous permettra de le toucher. Cela étant dit, la condition dans laquelle vous le touchez doit aussi être considérée : si votre idée est d’essayer de détendre le patient, d’essayer d’ouvrir le bourgeon, celui-ci ressent aussitôt cette idée et, encore une fois, il va résister et se fermer.

Mino Eiji Senseï

La technique du shiatsu est la technique de la pression, mais une pression qui essaie de comprendre comment le patient est, et comment accompagner ce dernier. Ici, la volonté du thérapeute n’a pas sa place.

Comment l’état de Mu peut-il être atteint ? Est-ce un état mental ? Un état physique ?

Mu provient de l’union de trois choses : le mental, le physique et le spirituel, tout combiné. Bien sûr, c’est le fondement de notre enseignement dans nos leçons. J’essaie de l’expliquer, mais je n’impose pas son incorporation. Vous devez atteindre cet état par vous-même. Tout le monde, même une personne ayant très peu d’expérience, peut l’atteindre. Cependant, certains pratiquants n’ont pas atteint cet état même après 10 années d’expérience. S’entraîner soi-même est très important.

Par la méditation, par exemple ?

La méditation aide, c’est certain. Étudier et comprendre la philosophie de l’art japonais aide aussi. Quand nous nous référons à cette philosophie, nous voulons dire qu’à travers elle, nous cherchons toujours à nous retirer de nous-mêmes. Par exemple, cela peut être apprécié dans l’enseignement du kendo, du karaté ou de l’aïkido. Pour les pratiquer tous, il faut se dépouiller du corps, de la force et de l’esprit. Seulement alors, l’adversaire est vraiment compris et il est possible de sortir victorieux d’une confrontation.

Avez-vous pratiqué un art martial ?

J’ai pratiqué le Karaté. Comme je vous l’ai dit, ma jambe n’était pas bien depuis l’âge de 13 ou 14 ans. Par conséquent, je pensais que si je faisais un autre sport, je ne serais pas en mesure de rivaliser avec mes adversaires à armes égales. Au lieu de cela, le Karaté se concentre sur le travail des bras, et comme mes jambes étaient fragiles et faibles, j’ai saisi cette opportunité et c’est pourquoi j’ai plus de bras que d’autres.

Quel âge aviez-vous lorsque vous avez pratiqué ?

J’ai pratiqué le karaté de l’âge de 16 ans jusqu’à 20 ans. Dès que vous commencez à pratiquer le Karaté, vous sentez que vous avez plus de force que les autres. C’est pourquoi, quand j’avais 17-18 ans, je faisais déjà des combats. Je fonçais toujours sur des gars pour combattre avec eux. Jusqu’au jour où j’ai rencontré un type plus petit que moi et j’ai commencé à le provoquer et, bien sûr, le gars s’est excusé et est parti. Quelque temps plus tard, j’ai découvert qu’il avait un rang élevé en karaté (rires). Heureusement, il ne m’a pas combattu après que je l’ai provoqué. Après cette expérience, je n’ai plus jamais provoqué personne d’autre, bien sûr (rires). De plus, mon Karaté se concentrait sur le travail des bras, donc je ne faisais que frapper avec eux. En outre, à ce moment-là, j’étais myope et dans les tournois, vous n’aviez pas le droit de vous battre avec des lunettes, et les lentilles de contact n’existaient pas alors, donc j’ai toujours perdu mes combats (rires).

Vous me disiez que la méditation peut nous aider à atteindre un meilleur état pour pratiquer le Shiatsu …

Oui, de plus la méditation nous aide à ressentir le patient. Cela nous permet de mieux comprendre le patient.

Quel genre de méditation pratiquez-vous ?

J’ai seulement pratiqué Zazen. C’était la seule formation que j’ai reçue en méditation. C’est très difficile de pratiquer Zazen tout seul. Je recommande toujours de le pratiquer sous la direction d’une personne qui sait comment bien guider la pratique puisque cela aide à se battre contre soi-même et à continuer à pratiquer assis. De cette façon, on apprend mieux que lorsqu’on est seul. Après tout, quand vous êtes seul, si vous voulez vous lever, vous le faites. Précisément dans ce moment où vous luttez avec vous-même, vous apprenez beaucoup de choses grâce à la pratique guidée.

Suivez-vous la ligne de méditation Soto Zen ?

Personnellement, oui, mais je pense que c’est la même chose que Rinzai. J’ai eu l’occasion de trouver un maître Zen Soto.

Mino senseï dans son groupe de Zazen, à la fin ds années 80

Avez-vous pratiqué un autre art martial ? J’ai cru comprendre que vous avez aussi fait du Kyudo …

Oui, c’est vrai, j’ai fait du Kyudo aussi. Mon idée finit toujours par être sournoise parce que je ne pouvais pas pratiquer beaucoup de choses. Je ne pouvais que tirer debout sans trop travailler mes jambes. Vous pouvez pratiquer le tir à l’arc même si vous avez des problèmes au genou. Il y a une formation spécifique pour les personnes handicapées, dans laquelle il n’est pas nécessaire de s’agenouiller, mais le vrai Kyudo se concentre beaucoup sur la posture du genou. C’est pourquoi depuis le début je n’ai jamais pratiqué la forme authentique du Kyudo. La vérité est que j’ai suivi la pratique des arts martiaux pour échapper à une chose ou une autre.

Je pouvais voir bien en portant les lunettes. Alors, quand j’ai combattu mes partenaires, j’ai toujours gagné. Mais dès que j’ai enlevé les lunettes, j’ai perdu.

Pensez-vous que les arts martiaux contribuent physiquement, spirituellement ou mentalement à la pratique du Shiatsu ?

Pour moi, les arts martiaux ont contribué mentalement. Bien sûr, quand j’ai commencé à faire du Kyudo, j’ai commencé à lire des tonnes de livres sur le sujet. Les livres enseignent toujours l’importance de la préparation mentale. Bien que je fusse incapable de pratiquer le vrai style du Kyudo, je voulais me rapprocher de ce niveau spirituel. Tous ces enseignements contribuent de manière significative à assister et à comprendre les gens. En ce sens, les arts martiaux m’ont beaucoup aidé.

Selon vous, quel est le dénominateur commun des enseignements du Budo qui contribuent au Shiatsu ?

C’est une question intéressante… Quand je pense à la façon d’assister les patients, j’utilise toujours l’expression « aide bien » et je le fais, alors « je gagne ». Je veux « gagner » pour « aider ». Enfin, puisque la pratique du Budo établit que vous ne pouvez jamais « gagner », vous devez quitter votre ego, l’abandonner. Je pense que cet aspect est un dénominateur commun dans chacun de ces arts profonds. Si nous nous concentrons sur le « soi », nous ne sommes pas capables de comprendre les patients et, par conséquent, nous ne pouvons pas les aider correctement. La même chose arrive avec les arts martiaux. Pour vraiment gagner, le « soi » doit être mis de côté.

Serait-ce Mu ?

Hmm, c’est quelque chose de très similaire… Mu, vide … En fait, quand je dis Mu, comment le comprenez-vous ? Qu’est-ce que Mu ? Le néant. Mais n’y a-t-il rien ? Ce n’est pas ça, il y a quelque chose, il y a le soi, et pourtant, il n’y en a pas. C’est un jeu de mots abstrait. Quand je dis Mu, cela ne signifie pas l’absence de néant.

Serait-ce Ku alors ?

(Rires) C’est aussi Ku, oui aussi. C’est comme… Je ne sais pas si tu es familier avec ça, mais c’est comme quand tu récites le sutra Hanya Shingyo. Il commence « Shiki Soku Ze Ku ». Shiki est l’existence, l’existence est comme Ku, et Ku est comme l’air. Habituellement, que veut dire Ku ? Ku signifie de l’air. Il n’y a rien là, mais il y a quand même quelque chose. Donc on répète « Shiki Soku Ze Ku, Ku Soku Ze Shiki ». C’est l’essence de Hanya Shingyo. Shiki est l’existence de tout, de tout ce qui peut être vu, qui peut être touché, et tout cela appartient à Shiki. Mais Shiki est Ku. C’est pourquoi Ku peut être traduit par Mu, cela peut signifier vide, mais ce n’est pas Mu comme « il n’y a rien », ce n’est pas ça. Il y a ici de l’air, mais on ne peut pas le voir. Il ne peut pas être touché, mais il existe et il est présent.

Est-ce quelque chose de similaire au Ki ?

Le Ki est quelque chose de semblable à Mu, philosophiquement parlant. Je pense que je traduis vide comme Ku. Ainsi, même s’il existe des différences entre Ku et Mu, les deux concepts sont équivalents. Il n’y a rien ; vous ne pouvez pas voir le néant. Tu ne peux pas toucher le néant. Ils n’existent pas, mais ils le font. Mu existe aussi là et le « soi » aussi. Et cependant, je ne peux pas y placer le « moi ». C’est comme un koan : Mu veut dire qu’il n’y a rien, mais en réalité il y a quelque chose. Mais qu’est-ce que c’est ?

Je pense que c’est un peu similaire à ce qui se passe quand une personne occidentale essaie de comprendre ce qu’est Ki. En d’autres termes, le Ki n’est pas là, il n’existe pas, il ne peut pas être touché, mais il est là. Pour les cultures occidentales, il est très difficile de comprendre ce terme.

Hmm, pour les cultures occidentales et orientales, cela devrait signifier la même chose, mais il est perçu différemment en raison des différences dans la façon de penser. La culture occidentale donne beaucoup d’importance à ce que l’on désigne par « soi-même », tandis que les cultures orientales accordent plus de valeur à » l’autre », ou laissent un espace vide (Mu). Les gens de l’Ouest sont toujours centrés sur eux-mêmes et les gens de l’Est se concentrent sur Ku (le Vide). Les cultures orientales comprennent que grâce à l’existence de quelque chose, le soi peut exister. En revanche, pour les cultures occidentales, le moi peut tout faire, tout créer — je pense, donc je suis —. C’est là que réside la différence, en tout cas pour ce que je peux en comprendre en tant que personne de l’Est et de l’Ouest.

Mino senseï recevant des patients au Jardin Japonais de Buenos Aeres

Curieusement, et cela a attiré mon attention, au Japon les gens ne parlent pas de Ki … Comment cela se fait-il ?

A l’époque des samouraïs, on parlait de Ki. Après cette période de temps, les seuls qui traitaient encore du concept de Ki étaient ceux qui pratiquaient les arts martiaux, et encore, pas tous. Quand vous entrez dans le monde du kendo ou du karaté, vous trouverez que le Ki est mentionné. Mais la plupart des Japonais ne parlent pas de ce sujet. Par contre, ils vivent avec le Ki. Pour commencer, quand ils saluent quelqu’un, ils demandent comment est leur Ki. « Genki desuka » ? Genki signifie l’origine, la racine du Ki. Cela signifie couramment « comment allez-vous » ? Le mot Ki est présent dans la salutation, mais personne ne le rapporte au Ki dont nous parlons. Ou alors « Quelle belle Kimochi » ! Kimochi est synonyme de personnalité. « Ki motsu » est « avoir ». « Kimochi » est votre cœur, votre esprit, votre caractère. Nous utilisons quotidiennement le mot Ki, mais personne ne le relie à l’énergie qui circule dans les méridiens, par exemple. C’est peut-être pourquoi vous pouvez clairement voir la différence entre un rassemblement de Japonais et un rassemblement d’Occidentaux. Les Japonais, avant tout, pensent à leur environnement, ce qui les entoure. Donc, « oh, je ne veux pas déranger, je ne veux pas parler ». Ils sont toujours attentifs à la façon dont l’autre se sent ou à ce que pense l’autre. C’est vivre dans le monde de Ki. Au contraire, pour un groupe d’Occidentaux, l’environnement n’a pas d’importance ; c’est le soi qui prévaut. Par exemple, dans nos leçons, vous pouvez toujours le remarquer quand l’un des élèves étire ses jambes ou écoute incliné. Les Japonais ne feraient jamais une telle chose parce qu’ils perturberaient leur environnement. Cela fait réfléchir sur le monde du Ki, bien qu’il ne soit pas très lié au Ki des méridiens. Maintenant que je parle de ça, tomber malade en japonais est « byoki ». Le mot Ki est également présent dans cette expression. « Byo » c’est de devenir engourdi, devenir raide. Nous utilisons cette expression tous les jours : « N’es-tu pas byoki » ? Il y a des tonnes de mots où le mot Ki est présent. Mais ils n’évoquent pas l’idée de Ki comme dans le Karaté, le Kendo ou le Shiatsu. De nos jours, même les Japonais n’ont aucune idée de comment gérer le Ki ou quoi faire pour le ressentir. Dans les leçons que j’enseigne aux Occidentaux, quand des étudiants japonais sont présents, ils pensent aussi qu’ils entendent tout cela pour la première fois. Mais en réalité, ils vivent avec ce Ki. Ils l’oublient et ne s’en rendez pas compte.

Le Kikubari [4] (気 配 り) est l’enseignement le plus important pour le peuple japonais. En ce qui concerne le mot « Ki », nous savons déjà de quoi nous parlons ; mais « kubaru » signifie distribuer. Par conséquent, nous disons «vous n’avez pas kikubari» quand quelqu’un se réunit avec d’autres personnes, mais il ou elle n’a pas réfléchie sur la façon dont les autres se sentent.

Empathie ?

Oui, c’est une traduction possible. Kikubari est la chose la plus importante qui soit pour le peuple japonais. En tout temps, dans chaque réunion, plutôt que de penser à eux-mêmes, ils pensent toujours « que dois-je faire pour que tout se passe bien ? » ou «qu’est-ce que je ne dois pas faire dans ces circonstances » ?

C’est trop ! C’est la raison pour laquelle il y a presque vingt ans, on nous a dit : « Ne fais pas tant de Kikubari parce que tu vas te fatiguer ». Si vous pensez constamment aux autres, à ce qu’ils sont et à ce qu’ils ressentent, vous finissez épuisés. Cependant, c’est une pratique qui est en vigueur depuis des siècles et qui est très difficile à abandonner.

Pensez-vous que cette façon profite à vos patients atteints de Shiatsu ?

C’est même tout le fondement du Shiatsu : Ki, le mouvement de Ki.

L’empathie est-elle importante pour le thérapeute ?

Oui. Je ne connais pas le mot « empathie » en profondeur, mais d’après ce que l’on m’a expliqué, je déduis que cela coïncide avec l’aspect le plus important à considérer lorsqu’on traite les gens.

Et comment vous approchez-vous d’un patient ?

Hmm… L’attitude est importante, la sympathie. Nous devons devenir des artistes (rires). Nous sommes devenus des acteurs pour détacher les gens et les approcher avec succès. À partir de là, les patients commencent à montrer comment ils sont, et s’ils le veulent, ils peuvent même parler. Nous n’avons pas tendance à enseigner comment travailler de cette manière. Vous devez être plus comme un artiste, être gentil, mais chacun doit trouver sa propre façon de le faire.

Une fois, je vous ai entendu parler de « se rapprocher de notre propre vie dans la vie de l’autre ». Pourriez-vous expliquer cela ?

Une façon plus simple de dire cela est « d’une personne à l’autre ». Vous pensez, « je sais, que la technique du Shiatsu est utile pour ceci et cela, donc je dois exercer une pression ici et là… » C’est ce qui est dans votre esprit, mais pour comprendre le patient, pour être vraiment proche, vous devez le faire avec votre personnalité, avec tout votre être et pas seulement avec la tête. Tout le monde veut être proche du patient en utilisant son mental, mais de tête-à-tête, il n’est pas possible d’atteindre le patient. Cela semble un peu abstrait, mais l’approche doit être de « cœur à cœur ». C’est ça le Shiatsu.

Est-ce une communication à deux voies ?

Bien sûr… la communication. C’est pourquoi chaque fois que je commence à enseigner la deuxième année de notre cours, quand j’explique les quatre façons de diagnostiquer [5]. « Bo-shin » signifie observer, « Cho-shin » signifie entendre, « Se-shin » signifie toucher -, mais j’explique que celui que nous considérons comme le plus important est « Mon-shin », ce qui signifie communiquer. De nos jours, le dialogue dans lequel le médecin pose des questions au patient s’appelle « Mon-shin ». Mais nous effectuons le « Mon-Shin » sans parler ; notre façon de communiquer est sans mots.

Je dis habituellement qu’un expert en « Mon-shin » est équivalent à un « Ko ». Qu’est-ce que Ko ? La technique Ko la plus importante est l’invention humaine qui se compose de deux éléments, comme lorsque l’homme a inventé la roue. La conjonction de deux éléments – une roue et une bille – permet à l’humanité de transporter de lourdes charges ; en d’autres termes, les humains ont fait un trou dans une roue et y ont placé une bûche, et avec la combinaison des deux, ils ont pu faire rouler des objets. Ainsi, la personne qui est un expert du « Mon-shin » équivaut à un « Ko ». Quand j’explique les quatre façons de diagnostiquer, je joue beaucoup avec la langue japonaise. L’importance du déplacement de la roue appliquée à la relation entre le thérapeute et le patient peut être comprise par le fait que le patient vient avec un mur. Le thérapeute qui le rencontre doit faire un trou pour créer un mouvement ; c’est ce qu’est «Mon-Shin».

Par conséquent, la communication est comprise non seulement comme l’utilisation des mots, mais aussi comme la compréhension de l’air qui se trouve entre le patient et le thérapeute.

Croyez-vous que c’est le fondement du Shiatsu que nous apprenons dans notre école ?

Non, je ne dis pas que c’est le fondement du Shiatsu. C’est la base pour aider les gens, ce qui n’est pas pareil. Notre façon d’aider est de pratiquer le Shiatsu. Il y a beaucoup de techniques, mais avoir cette philosophie suffit pour pouvoir aider. C’est pourquoi nous entraînons cet aspect dans le contexte du Shiatsu. Aider les gens est le cœur de ce que nous faisons. La même chose s’applique aux psychologues, car ils travaillent avec des mots, mais pour vraiment aider, ils ont besoin d’établir une communication tellement bonne qu’elle surpasse les mots. Certaines personnes aident les autres à s’améliorer en utilisant des mots, d’autres le font en touchant, d’autres frappent, d’autres clouent; il existe un tas de techniques, mais le fondement de leur travail est l’empathie et la communication.

Dans la formation d’un thérapeute, quelle est l’importance de la respiration ?

La respiration est vivante, n’est-ce pas ? Notre respiration est confrontée à la respiration de l’autre. Cela signifie que la première communication que nous établissons se fait à travers notre respiration. Si vous manquez encore d’entraînement, vous devez porter une attention particulière à la respiration du patient et vous devez l’accompagner. Lorsque vous avez assez d’entraînement, dès que vous vous approchez des patients, vous suivez automatiquement le rythme de leur respiration. À partir de ce moment, il n’est plus nécessaire d’allonger l’expiration. Vous allez simplement les accompagner.

Et si le patient respire mal ?

Alors, vous respirez à tort aussi ! Le patient aura peur, il ou elle va penser « quelque chose ne va pas » ou alors « je vais mieux » (rires). De cette façon, le patient va se calmer et, à ce moment, peu à peu, vous accompagnerez sa respiration. La respiration est définitivement le fondement de la thérapie.

En quoi le Shiatsu a-t-il contribué à votre vie personnelle au cours de vos 40 années de pratique ?

Le Shiatsu m’a apporté le Shiatsu ; je ne sais rien à propos d’autre chose ! (rires). Ici, en Argentine, j’ai beaucoup d’amis et j’ai pu me connecter avec eux grâce au Shiatsu. C’est pourquoi je suis toujours heureux. Mon travail consiste à faire quelque chose qui créé de la gratitude. C’est sa base. Je reçois de la gratitude tout le temps. Il n’y a rien de mieux que ça. Eh bien, vous voyez, quand ce que je fais aide les gens, ils me remercient ; et quand ce n’est pas le cas, ils me maudissent (rires). C’est logique, nous devons aussi payer pour ça. Pour bien aider, on doit souffrir et s’entraîner beaucoup. C’est pourquoi je dis toujours qu’il faut être «professionnel». Un professionnel est quelqu’un qui sait très bien ce qu’il fait. Ce n’est pas quelqu’un qui aide seulement avec sa bonne volonté. Nous avons l’obligation de bien travailler.

Comme l’exemple du boxeur que vous avez raconté une fois…

N’est-ce pas vrai ? Si le boxeur est un professionnel, même si 2 types viennent à lui faire face, il les vaincra sur place. C’est la nature d’un professionnel. L’attitude de « je veux aider avec ma volonté » ne suffit pas, car à côté de cela, il est important de savoir que pour pouvoir aider, il faut former son corps, c’est une obligation.

Pour devenir un thérapeute professionnel, il faut souffrir beaucoup. Il est également nécessaire de former l’esprit, d’acquérir des connaissances et bien plus encore. Être juste une bonne personne ne suffit pas. Nous devons agir en tant que professionnels pour aider les gens avec succès.

Que recommanderiez-vous à ceux qui veulent étudier le Shiatsu ?

Je leur dirais qu’apprendre le Shiatsu et le pratiquer est la meilleure méthode pour bien vivre. C’est le fondement de la vie humaine.

Mario Sapienza et Maître Mino Eiji.

Remerciements :

Merci à Silvia Dearti, coordinatrice générale du Centro Zen Shiatsu, pour ses commentaires pendant et après l’interview.

Merci à Cósima Aballe pour son soutien inconditionnel et merci à José Miguel Domínguez pour son excellent travail d’édition et de correction de tout le matériel.

—————-

Notes :

  • [1] http://www.centrozenshiatsu.com.ar/new/
    Bulnes 1286. Ciudad Autónoma de Buenos Aires, Argentine. Tel: (54 11) 4863 7853. Email: [email protected]
  • [2] Tokujirō Namikoshi (Shikoku, Japon, 1905-2000) a établi le Japan Shiatsu College à Tokyo en 1940, qui la plus grande institution internationale de formation des thérapeutes Shiatsu et la seule entité qui est reconnue pour sa pratique par le ministère de Santé du Japon. Il a popularisé et disséminé le Shiatsu dans le monde entier. Il a écrit plusieurs livres accessibles au grand public.
  • [3] Shizuto Masunaga (Hiroshima, Japon, 1925-1981), était psychologue et maître de Shiatsu. Il est diplômé de l’Université de Kyoto en psychologie en 1949. En 1959, il est diplômé du Japan Shiatsu College et continue d’enseigner la psychologie et le Shiatsu dans cette institution. En même temps, il était professeur de psychologie à l’Université de Tokyo. Masunaga a été élevé dans une famille de pratiquants de Shiatsu. Sa mère avait étudié avec Tamai Tenpaku, qui a inventé le terme Shiatsu et le « Shiatsu Ho » (trad. : méthode de pression avec les doigts). Il a établi le Zen Shiatsu et l’institut Iokai à Taitō. Masunaga a publié « Shiatsu » en 1974 (traduit en 1977 par « Zen Shiatsu » dans sa version anglaise). Il a également écrit d’autres livres sur ce sujet. Il est décédé le 7 juillet 1981.
  • [4] « Ki kubari » est utilisé dans la langue japonaise contemporaine pour expliquer l’attention et même la considération de ceux qui nous entourent. Selon Saotome Mitsugi Sensei, littéralement cela signifie « distribuer ki ».

Dans le contexte des arts martiaux, néanmoins, il acquiert une signification de conscience et de connexion avec l’environnement extérieur d’une manière qui est importante pour la vie et la mort. Le terme est étroitement lié au « zanshin » (connexion/conscience) et au « ma-no-hakari » (conscience de l’environnement et du terrain), avec un accent particulier sur l’intensité et l’esprit. C’est en fait l’essence de l’attention absolue, mais au lieu d’investir la conscience dans le corps actuel, il s’agit d’une conscience externe qui connecte et étend la conscience à tout l’environnement. Source: http://tampaaikido.com/saotome/ki-kubari-external-mindfulness-and-martial-awareness/

  • [5] Dans son livre du diagnostic oriental, Wataru Ohashi décrit quatre manières d’évaluer la santé et le caractère:
  1. Bo Shin : Regarder et observer la personne.
  2. Setsu Shin : Toucher le patient. Palpant la vie du patient.
  3. Mon Shin : Poser des questions à la personne pour obtenir des informations sur son état de santé.
  4. Bun Shin : Diagnostiquer en entendant et en sentant.

Ivan Bel

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